23.9.08

Review du roman de Grisham The Innocent Man

C’est le premier roman de Grisham qui relate des évènements réels dans un contexte légal. Le fait que ce qu’il raconte est vraiment arrivé aux personnages rend le livre trois fois plus puissant et difficile à lâcher! La vérité c’est que j’ai dévoré chaque page et la cause du livre, la présomption d’innocence, est restée proche de mon cœur. Dans une petite ville des États-Unis, un procureur qui ressentait un besoin de gloire, des policiers qui ont bâclé leur travail, un juge pas toujours présent… bref une recette pour le désastre qui devait arriver : un homme innocent s’est fait emprisonné pendant des dizaines d’années pour un meurtre qu’il n’avait pas commis. Et le pire c’est que tout aurait pu être évité, si certaines précautions habituelles avaient été respectées. Dans les mots de l’auteur : « The case was begging for someone to raise the issue of competency ». Dans plusieurs États des USA la peine de mort est encore légale et un autre des thèmes importants du livre touche la problématique de la peine capitale. Plusieurs arguments sont soulevés : l’importance du pardon, d’une part. D’autre part la morale bien simple : si tuer est mal, pourquoi l’État aurait-il de droit de tuer? Aussi, si la famille de la victime est contente de voir le meurtrier (si c’est vraiment lui) tué, c’est loin d’être suffisant pour guérir la plaie du deuil. L’étudiant en droit criminel devrait garder cette phrase de l’auteur en tête : « study as if YOU were on death row ». La présomption d’innocence est un principe de base dans le droit pénal. Pourtant, Ron Williamson, un suspect, a été emprisonné un an avant même d’aller au procès. Dans la prison il n’y avait aucune fenêtre : « no chance of outside light, no hope of fresh air ». Dans le cas spécifique de cet accusé, il n’était même pas compétent mentalement pour assister à son procès. L’histoire raconte l’enfance de Williamson, ses déboires amoureux et professionnels. Il souffrait (et les médecins l’ont confirmé à plusieurs reprises) de dépression chronique, de problèmes de personnalité, d’alcoolisme et de schizophrénie. Il a littéralement vécu en enfer pendant des années et les procureurs de la Couronne n’ont jamais voulu admettre leurs erreurs. C’est à la suite de nombreux procès en appel qu’un juge, Judge Seay, a finalement vu toutes les lacunes dans le dossier et a demandé de libérer l’homme innocent. Dans son jugement il dit : « God help us if ever in this great country we turn our heads while people who have not had fair trials are executed. That almost happened in this case. » Grisham donne l’impression, à la fin de son livre, que le juge était le vrai héros de l’histoire. Un organisme américain de grande envergure a été mis sur pied il y a quelques années pour éviter que ce genre d’histoires ne se répète, et pour libérer les prisonniers innocents qui sont encore en prison ou en attente de se faire exécuter. www.innocenceproject.org.