23.9.08

Article sur la majorité sexuelle au Canada

Bon je trouve pas le lien Internet pour l'article que j'ai écrit pour l'Affidavit de l'UQAM alors je le recolle ici dans son entièreté... désolée! ------ La majorité sexuelle est l’expression qui définit l’âge minimum qu’un mineur doit avoir pour que ses relations sexuelles avec un majeur ne soient pas incriminantes. Elle peut différer de la majorité tout court ou de l’âge légal pour se marier. Au Canada, la majorité sexuelle est passée de 14 ans à 16 ans suite à une loi passée récemment (presque sous silence) par les conservateurs de Harper. Les relations anales sont toutefois toujours interdites sous 18 ans. L’âge de la majorité sexuelle a été modifié dans la même loi que celle qui renforce les mesures face au port d’arme à feu et à la liberté conditionnelle. Le but de la loi est de protéger les enfants contre les prédateurs sexuels et comporte une clause d’exception pour les relations entre jeunes ayant 5 ans d’écart ou moins. Donc on ne punira pas deux jeunes de 15 et 18 ans pour leur relation, à moins qu’il n’y ait une relation d’autorité entre les deux. Quand est-il à l’international? La France a fixé à 15 ans la majorité sexuelle pour les relations hétérosexuelles et homosexuelles. L’âge de consentement hétérosexuel est douze ans au Mexique, treize au Japon et seize en Australie. Partout on cherche surtout à protéger les enfants des crimes sexuels commis à leur égard : tourisme sexuel, pornographie infantile, prostitution, traite. L’UNICEF estime à 1.2 million d’enfants par an les victimes d’esclavage sexuel. Est-ce que modifier l’âge du consentement est la solution à ce problème? En effet, le Canada compte plus de 10000 enfants dans la prostitution et est une destination connue des autorités pour le tourisme sexuel. Le professeur de sociologie de l’Université d’Ottawa, Richard Poulin, pense qu’il faudrait mettre surtout l’accent de la loi sur les activités des prédateurs sexuels : « ne faudrait-il pas s’attaquer à la cause, la prostitution elle-même, une industrie tout au profit des proxénètes et prostituteurs? » On peut critique plusieurs aspects pratiques de la nouvelle législation au Canada. Par exemple, criminaliser la sexualité des jeunes n’est-il pas le meilleur moyen pour qu’ils prennent encore moins conscience de leur santé sexuelle, des situations d’abus et d’exploitations… aussi, est-ce qu’un vidéo éducatif sur les bonnes pratiques en matière de sexe anal – dans le but de conseiller les jeunes homosexuels- sera vu comme de la pornographie juvénile? En effet, la pornographie juvénile concerne toute personne de moins de 18 ans qui participe à des activités sexuelles sur photos, films ou vidéos. Pour donner un exemple concret, deux jeunes de 14 et 16 ans peuvent avoir des relations hétérosexuelles mais ils ne peuvent transmettre des photos d’eux dans des situations sexuelles sur Internet. Un cas récent à Montréal : un belge de 32 ans a récemment eu une peine de 20 mois de prison (au lieu des 5 recommandés par la Couronne) pour avoir « enlevé et attouché sexuellement » une montréalais de 13 ans, dans un hôtel proche de Berri. Ils se sont échangés des milliers de courriels avant cela où elle lui aurait avoué qu’elle n’avait que 13 ans et non pas 26 comme elle le disait au début. Mais l’avocat de la défense insiste que son client n’est pas un prédateur sexuel et c’est pour cela que le juge aurait été plus clément : il ne s’agissait pas d’un cas typique de pédophilie mais «d’une relation d’amour, même si on peut évidemment signaler que c’était inapproprié » de dire Me Lighter.